samedi 20 mai 2017

Tarte érable suprême

J'ai déjà dit que j'aimais la tarte au sucre.
Je n'en prends jamais au restaurant: pas assez sucrée, pas la bonne épaisseur, pas la bonne texture ni la bonne température puisqu'elle est gardée au frigo.
Je la fais à peu près comme ma mère, qui n'en faisait jamais qu'une petite avec ce qui restait de pâte à tarte après celles aux bleuets ou aux framboises. Et comme nous étions nombreux autour de la table, sept sans compter les pensionnaires, la pointe de tarte au sucre était toujours minuscule à côté de l'autre aux fruits.
L'abaisse était donc petite, ma mère couvrait le fond d'une ou deux poignées de cassonade, mouillait légèrement de crème 35%, ajoutait quelques languettes de pâte dessus avant d'enfourner. La tarte n'aurait pas eu besoin d'être conservée au frigo s'il en était resté, ce qui n'arrivait jamais.
J'ai légèrement compliqué la recette maternelle en combinant dans une double tasse à mesurer 1/2 tasse de crème dans laquelle j'ajoute suffisamment de cassonade pour atteindre le niveau d'une tasse. Rien d'autre: ni vanille, ni sirop, ni beurre, ni oeuf et surtout pas de farine ou de fécule. Comme je la fais plus grande et que je la mange sans aide et en plus petites pointes à mesure que je vieillis, j'ai l'occasion de voir la texture caramel se cristalliser peu à peu.
Ayant tout cela dans mon bagage de consommateur averti, j'ai tenté - c'est la quantité reçue qui m'a fait succomber à la tentation - une variation à base d'érable, pas le sirop ni le sucre, mais de la tire et du beurre d'érable.
tire et beurre d'érable avec crème 35%

 La tire est vraiment difficile à extraire de son contenant et à mélanger au beurre d'érable.
 J'ai bien brassé avec la crème mais au bout du compte, je verse le mélange non homogène dans l'abaisse de pâte.
après 12 minutes au four à 380 degrés F
après 25 minutes au four

à la sortie du four après 46 minutes de cuisson

20 minutes plus tard
 Bien sûr, en coupant des pointes quand elle est encore chaude, la garniture se répand dans l'espace libéré et s'amincit donc.
le lendemain
Mais quand c'est aussi sucré, point n'est besoin d'en avoir épais pour satisfaire LA dent.
Qu'en est-il du goût d'érable? Eh bien, pas multiplié comme je l'espérais, surprenamment subtil même, se pointant à la fin d'une bouchée, comme le tréma sur le e de Noël. La texture est très semblable à ma tarte au sucre à la cassonade: comme du caramel, qui se cristallise avec le temps.
Conclusion: même si c'est suprêmement bon, je ne prévois pas en refaire car le plaisir que me procure une cuillerée de tire ou de beurre d'érable purs est plus grand, plus facile et plus fréquent que leur combinaison en tarte. L'équation  
meilleurs ingrédients 
+ temps de travail 
+ cuisson 
n'aboutit pas à une satisfaction suffisamment supérieure à celle obtenue par l'ingrédient pur (tire ou beurre d'érable) pour justifier les dépenses supplémentaires qu'entraîneraient d'autres tartes de ce type. Je ne parle évidemment que pour moi, en comparant avec MA tarte au sucre qui est déjà très haut placée sur mon échelle de satisfaction. 
Cet essai me laissera d'excellents souvenirs.

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